Poems - 20
Dernier d'une petite série sur l'art, l'homme, l'artiste, l'amour et le monde,
Merci pour vos lectures, Onicosmo.
De chair ivre
Vite évidente, Johanne m’évite
Sans recours, pleine de distance
Je vois sa silhouette qui périclite
S’éffaçant dans le souvenir, son esquisse
Quelques traits se figent sur le papier
Ma mémoire s’attache au dessin nié,
à ses couleurs chaudes. De son corps
Jaillit encore un souffle et un effort
Dans ma triste solitude, je murmure
Quelques mots qui lévitent et me quittent
S’éloignant dans la nuit noire et obscure
Pour se loger dans son intimité secrète
Un antre féminin, un mystère extatique
L’élévation de mon esprit dans les sursauts solaires
Au petit jour, l’éveil s’affiche, ardent
Et quand l’aimée resurgit, soudainement
Un voile m’irrite l’iris qui, de froid, se déguise polaire
Métamorphose
Le temps d’une journée, au fond de l’instinct
Nait un amour nouveau, plus grand, plus violent
Une passion suffocante qui me brûle l’intestin
L’amour du perdu, du lointain, de l’absent
Sous son emprise, le sang est bouillant
Du manque éclot une beauté, une idée pure
L’art se fait vivant, dans une rage massacrante
L’artiste vient au monde dans la rupture
Nicolas Marion, Le 10/11/2008